SunSiMiao pratiquait la médecine au VIIe apr. J.-C. en Chine, surnommé parfois « le roi de la médecine » il a notamment rédigé un texte délicat et touchant sur la pratique de l’Art médical, que l’on retrouve au premier chapitre du BeiJiQianJinYaoFang « formule d’urgence valant mille onces d’or »
Il vous rappellera peut-être le serment d’Hippocrates, et c’est aussi pour cela que nous vous offrons cette traduction attentivement écrite par notre ami Jonathan Masi.
Belle lecture
Tout grand médecin {qui traite des maladies} doit être serein et concentré, n’avoir ni désir ni requête, éprouvant seulement de la compassion au plus profond de lui-même et faisant le serment de sauver l’humanité des souffrances contenues dans l’esprit de chacun.
Si une personne souffrante demande l’aide d’un médecin, celui-ci ne doit en aucun cas se soucier de savoir si elle est riche ou pauvre, vieille ou jeune, belle ou laide, amie ou ennemie de la famille, voisine ou étrangère, sage ou ignorante.
Tous les patients doivent être considérés de la même manière, comme s’ils faisaient partie de notre famille.
Le médecin ne doit pas être trop frileux à l’égard du patient, ni trop s’inquiéter ou trop se demander si cela sera faste ou néfaste ; il doit avant tout protéger la vie.
Du plus profond de son cœur, il considérera la souffrance d’autrui comme étant sienne.
Il ne devra en aucun cas renoncer face aux difficultés. De jour comme de nuit, été comme hiver, dans les moments de faim, de soif et d’épuisement extrême, il devra corps et âme venir en aide aux malades, et c’est en toute humilité qu’il ne se verra refuser de travailler.
Ainsi, il sera considéré comme un grand médecin.
En revanche, s’il va à l’encontre de ces principes, il sera considéré comme étant une piètre personne.
Depuis les temps anciens, les médecins de grandes renommées soignent les malades avec bienveillance et sincérité.
Dans les cas graves, ils peuvent être amenés à utiliser des remèdes provenant d’espèces animales afin de venir en aide aux malades.
Bien que la vie animale soit considérée comme étant moins importante que la vie humaine, il n’en demeure pas moins que celle-ci mérite tout autant la vie, par conséquent, les animaux ont autant de valeur que les êtres humains.
Nuire à la vie animale à des fins personnelles est considéré comme un désastre à la vie en général, tout particulièrement celle des hommes.
Tuer une espèce vivante afin de prolonger l’espérance de vie d’une autre, c’est tout simplement s’éloigner du sens premier de la vie.
C’est la raison pour laquelle je n’utilise pas de substances animales dans mes ordonnances. Et c’est ainsi que je perçois la vie.
Néanmoins, il semble que des taons, sangsues et autres espèces du genre soient vendus déjà morts au marché. On peut alors éventuellement s’en procurer afin de les intégrer à certaines formules. Il peut en effet y avoir certaines limites quant aux restrictions, mais seulement dans les cas critiques et lorsque nous n’avons pas le choix.
Il faut cependant toujours garder à l’esprit une compassion profonde pour la vie animale lors de leur utilisation. C’est un peu comme utiliser un œuf dans une ordonnance, car l’œuf est source de vie même s’il ne manifeste aucun signe de vie visible. Nous devons être capable de n’utiliser ni taons, ni sangsues, ni œufs et autres espècesvivantes.
C’est sans nul doute une des qualités d’un grand médecin et j’espère pouvoir, moi aussi réaliser cet effort.
Plongés dans la désolation la plus profonde, certains patients souffrants de dysenterie et habités par la saleté et la puanteur font extrêmement peine à regarder.
Les gens de leur entourage éprouvent un sentiment de répugnance et de dégoût à leur égard. Ces souffrants sont alors envahis par un sentiment de honte extrême.
Aucun médecin n’a le droit de porter un jugement de dégoût ou de répugnance à l’égard de ses patients, seuls la bienveillance, l’amour et la compassion doivent se répandre au plus profond de leur être.
Tel est mon vœu le plus précieux.